Lançon, le 6 Octobre 2010
A l’attention de Monsieur le Commissaire Enquêteur,
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Ce projet nous été présenté en réunion de CLIS, le 9 Juin 2009.
Première remarque : l’exposé reposait sur le fait qu’il s’agissait de traiter des terres polluées aux hydrocarbures.
Pour quelles raisons cette précision : « polluées aux hydrocarbures », ne figure ni dans l’avis d’Enquête publique, ni dans l’intitulé du dossier ? Est-ce une sorte de rétention d’information destinée à ne pas trop alerter le public non averti, découvrant cet avis d’enquête ? Nous déplorons fortement cette lacune !
Dès sa présentation, le 9 Juin 2009, nous avons immédiatement manifesté notre vive opposition à sa réalisation, au regard des trop nombreux et insupportables épisodes de nuisances olfactives dus aux dysfonctionnements dans la gestion par la Société ORTEC, du CET (maintenant en fin d’exploitation), du Centre de compostage de boues d’origine pétrochimique (dont le projet en cours est censé prendre la suite) et du sécheur de boues urbaines, mis hors service le 11 Juillet 2009 à la suite d’une très forte explosion.
Nous avons adressé, dans ce sens, des courriers au Ministère de l’Ecologie et du Développement durable et à son Secrétariat, ainsi qu’à Monsieur le Préfet des Bouches-du-Rhône, pour faire connaître notre opposition à ce projet, en nous appuyant sur toutes ces mauvaises expériences précédentes. La copie de ces courriers est mise en annexe à cette déposition.
Deuxième remarque : au cours de l’exposé de ce projet, en réunion de CLIS, nous avons exigé :
– qu’une mesure de la qualité de l’air (un point Zéro) soit réalisée avant le démarrage de l’exploitation, – – que l’étanchéité de la plate-forme soit vérifiée également avant le démarrage de l’activité. – – que, lors des contrôles, les analyses de l’air soient décomposées.
– Nous avons aussi insisté sur la qualité du biofiltre et sur son entretien régulier ainsi que celui des drains.
– Enfin, nous avons fait prendre l’engagement que les boues urbaines ne fassent jamais partie des nutriments employés pour alimenter les biopiles.
Y’a t’il dans le dossier, des éléments qui puissent laisser penser que ces précautions seront prises ?
La copie du Compte rendu de la réunion du 9 Juin 2009 de la CLIS est également mise en annexe à cette déposition.
Voici les éléments que nous avons relevés dans le dossier:
NATURE des EMISSIONS:
– les xylènes représentant 24,5% des COV
(Composés Organiques Volatils)
– les triméthylbenzènes représentant 39,1 % des COV.
L’indice de risque sanitaire pour le Val de Sibourg est 0, 005 soit 2000 fois inférieure à la Valeur Toxicologique de Référence, soit un indice de risque de 4,3.10-4.
Les pointes de concentration sont inférieures au seuil olfactif le plus bas relevé dans la littérature.
BIOFILTRE
…..Pour les terres polluées aux organohalogénés: ajout d’un dispositif par adsorption sur charbon actif.
Voici maintenant l’avis que nous avons reçu d’un expert:
– Un biofiltre ne peut pas traiter les COV. C’est un procédé biologique qui ne traite que les molécules soufrées. Pour cela, il faut traiter en amont les molécules azotées par une tour de lavage, sinon les molécules azotées tuent la biologie du biofiltre qui, de ce fait, ne remplit plus sa fonction.
Les COV sont des molécules longues qui peuvent être traitées soit avec du plasma froid, soit à l’aide du charbon actif. L’emploi du charbon actif nécessite quelques précautions: il ne faut pas qu’il soit au contact de l’humidité de l’air, sinon il se sature et son efficacité est détruite.
Il faut éviter la saturation avec les produits qu’il doit adsorber, car dès que le charbon est saturé, il largue tout ce qui a été adsorbé, ce qui engendre des odeurs vinaigrées particulièrement irritantes et insupportables.
Le coût du traitement est très élevé, il se fait dans un centre spécialisé.
Troisième remarque : en ce qui concerne le biofiltre et le charbon actif, dans la rubrique qui leur est destinée, il n’y a pas de mention quant à la cadence de leur renouvellement et de leur traitement.
Au vu de ces deux dernières remarques, toutes les précautions pour éviter la pollution de l’eau et de l’air, n’ont pas été prises. En conséquence et étant donné la pollution de l’air à laquelle a été soumis notre quartier par l’exploitation des installations précédentes, nous maintenons notre opposition à ce projet qui ne présente pas assez de garanties. Les nuisances olfactives, non seulement ne sont pas tolérables par ce qu’elles s’attaquent au cadre de vie de ceux qui les subissent, mais elles peuvent aussi mettre leur santé en danger, suivant les molécules dont elles sont le vecteur.
Veuillez agréer, Monsieur le Commissaire Enquêteur, l’assurance de toute ma considération.
Le Président
Patrick ARCHIERI
Liste des pièces jointes :
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Les deux lettres adressées à Mr Jean-Louis BORLOO, Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable.
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Le compte-rendu de la réunion de la CLIS du 9 Juin 2009.